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Giverny

A la découverte de la serre de Claude Monet

Horticulteur aguerri, Claude Monet fit édifier, lors de ses premières années givernoises, une serre située à côté du second atelier. Plongée dans les coulisses !


«Tout au long de son existence, Monet éprouva envers les fleurs une passion emplie de ferveur qui ne se démentit jamais», note Sylvie Patin dans son ouvrage intitulé «Claude Monet, sa passion pour les fleurs» (Éditions des falaises). A tel point que lorsqu’il construisit sa serre, il veilla la nuit entière pour surveiller le bon fonctionnement de la chaudière ! Passionné de nouveautés horticoles, le maître des lieux y cultiva des plantes exotiques. «Des orchidées, très en vogue en son temps et qu’il collectionna, mais aussi des plantes d’orangerie», précise Rémi Lecoutre, notre chef jardinier adjoint.

Lorsque Gérald Van Der Kemp s’attela, dès 1977, au sauvetage du domaine laissé à l’abandon, il découvrit une serre détruite et rongée par le temps. C’est l’entreprise Cuénot qui se chargea de la reconstruire à l’identique. Chef jardinier historique de la restauration du domaine, Gilbert Vahé, qui tira sa révérence au printemps 2018, perpétua, dans les serres, la tradition des orchidées. «Il y a installé également de nombreuses autres plantes vertes, qu’il avait choisi de positionner sur une structure plate, explique Rémi Lecoutre. Aujourd’hui, nous usons de la technique de la pyramide. Les plantes poussent mieux car elles ne sont pas en concurrence pour attraper la lumière». De nombreuses améliorations ont, au fil des ans, été apportées à cet édifice. «Si certaines structures sont anciennes, des ouvrants sont aujourd’hui commandés automatiquement». 

A l’entrée de la serre, la première salle, véritable outil de production, a l’habitude d’accueillir des bisannuelles et des annuelles. Les conditions de luminosité et de température y sont optimales ! «Cette partie de la serre est parfois vide puisqu’il s’agit de plantes à cycle court». La deuxième salle, située au milieu, abrite de nombreuses petites plantes. On y déniche actuellement des Begonia coccinea, des Asplenium nidus, des Clivia miniata ou encore des Asparagus. Actuellement en production, l’Epiphyllum brasiliensis, une plante grimpante qui fleurit la nuit et de très bonne heure le matin, sera sous peu replacée dans la serre. La vocation principale de ces plantes ? Venir fleurir la maison de Claude Monet et la boutique !

Deux autres petites serres côtoient cette grande soeur. «Dans la première, Gilbert Vahé avait l’habitude d’installer des terrines de semis. Cette serre a la particularité d’être très à l’ombre puisqu’elle est accolée à l’autre. Le manque de lumière favorise le premier enracinement des plantes». La deuxième petite serre, elle, accueille actuellement des impatiens de Nouvelle Guinée ou des bégonias. 

Quant aux châssis bordant ces serres, ils abritent, ici des semis en micro-mottes, là des réserves de pélargoniums. Tour à tour espaces de stockage et lieux où naissent les plantes, les serres se révèlent un outil indispensable pour nos mains vertes !