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Giverny

Pont japonais : vert nippon ?

Sa forme arquée lui valut le nom de pont japonais. Mais quid de sa peinture verte ? Claude Monet copia-t-il la couleur des ponts traditionnels nippons ou fit-il montre de fantaisie ?


Fasciné, comme nombre de ses contemporains, par le pays du Soleil-Levant, Claude Monet possédait de nombreuses estampes sur lesquelles figuraient de majestueux ponts. S’en inspira-t-il lorsqu’il s’attela à l’aménagement de son jardin d’eau ? Sans aucun doute !

Reste qu’en optant pour le pot de peinture verte, le père de l’impressionnisme ne fit pas montre d’une fidélité absolue au modèle. Car les ponts traditionnels nippons sont rouges ! Prenez l’exemple du célèbre pont Shinkyô  qui, construit à Nikkô au XVIIe siècle, est surnommé le pont sacré. Point de vert mais un bois laqué rouge des plus flamboyants ! Le pont japonais du jardin Albert Kahn, à Paris, en est d’ailleurs la réplique. Pourquoi cette couleur carmin ? Parce qu’elle incarne, au Japon, la sérénité, l’harmonie et le bonheur. Les mariées bouddhistes revêtent d’ailleurs, le jour de la cérémonie, une robe pourpre !

Alors, pourquoi Claude Monet bouda-t-il cette couleur si chargée de symboles aux yeux des nippons ? Sûrement parce que le rouge ne se mariait pas avec son jardin qu’il brossa avec l’oeil du peintre. Et, s’il s’inspira des estampes japonaises, tant dans son oeuvre picturale que dans son travail horticole, jamais il ne copia….