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Giverny

Le jardin se refait une beauté !

Les portes de la maison et des jardins de Claude Monet se sont refermées, lundi 1er novembre au soir, pour la traditionnelle trêve hivernale. A peine nos visiteurs avaient-ils quitté les lieux que nos mains vertes retroussaient leurs manches. Revue de détail…


Si Giverny se berce, depuis le 2 novembre dernier, d’une douce tranquillité, l’agitation règne derrière les murs de la maison et des jardins de Claude Monet. Tels d’infatigables fourmis, nos jardiniers ne ménagent pas leurs efforts pour vous préparer le plus beau des jardins 2023 ! 

«Nous avons commencé par arracher toutes les capucines de l’allée centrale ainsi que les annuelles, explique Rémi Lecoutre, chef jardinier adjoint des lieux. Les vivaces ont été coupés, les barres de tutorage enlevées et le système d’arrosage décroché et rangé». Tandis qu’une équipe entamait le bêchage des massifs, d’autres mains vertes taillaient le tour de l’if mâle -qui monte la garde en haut de la grande allée- afin d’éliminer ses racines superficielles. 

Après le bêchage, des jardiniers divisaient et posaient de manière homogène, sur les massifs longeant l’allée centrale, les lythrum salicaria ou salicaires. Cette grande vivace nous promet une abondante floraison de longs épis de fleurs rose carmin ! D’autres mains vertes entamaient un tri méticuleux des bulbes. Si certains, comme les eremurus ou alliums seront réutilisés immédiatement aux côtés de nouveaux bulbes, d’autres, tels les acidanthera murielae, ne seront replantés qu’au printemps et après tout risque de gelée.

Et l’on ne badine pas avec l’ordre de plantation ! «Les eremurus, qui sont larges et encombrants, sont plantés en premier» , explique Rémi Lecoutre. Suivront, sur l’allée centrale, deux lignes médianes d’alliums et trois variétés de Camassia, cette si jolie plante qui produit de spectaculaires fleurs bleues ou blanches. «Viendront ensuite les fritillaires impériales et Persica, et bien évidemment les tulipes !» Plus tard seront mis en terre les microbulbes tels les anémones des bois ou triteleias. Parmi les zones prioritaires de plantation figurent l’allée centrale, mais aussi les massifs bordant la maison et qui accueillent énormément de bulbes. Les jardiniers se concentreront ensuite sur les allées qui courent le long du public et finiront par les massifs qui n’abritent que très peu de bulbes.

Du côté du jardin d’eau, l’urgence consistait à couper les nénuphars afin d’éviter l’accumulation d’une matière organique au fond du bassin. Si cette étape était ignorée, les algues s’accumuleraient au printemps !

La machine si brillamment huilée est lancée. Guidée par d’expertes mains givernoises, Dame Nature nous promet le plus enivrant des edens…