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Historique

Un Noël chez Claude Monet…

Quelles traditions de Noël le clan Monet-Hoschedé perpétuait-il dans la demeure givernoise ? Quels délicieux mets se succédaient, en ce jour merveilleux, à la table du maître impressionniste ?


Vous souvenez-vous du petit salon bleu ? C’est ici, dans cette pièce aux allures de boudoir cosy, que la maîtresse des lieux installait son sapin de Noël. Au pied de l’arbre s’amoncellaient les présents destinés à Jean, Michel, Jean-Pierre, Suzanne, Marthe, Jacques, Blanche et Germaine, les enfants de la maisonnée. N’imaginez pas que cette joyeuse troupe pouvait, dès la veille de la Nativité, déballer ses cadeaux. A la fin du XIXe siècle, il était de coutume de ronger son frein jusqu’au repas du 25 décembre !

Si, le reste de l’année, Claude Monet et les siens déjeunaient à 11h30 tapantes, c’est, le jour de Noël, à midi que les convives s’installaient à table. Guirlandes de feuillages, cristaux, argenterie et nappes des grands jours faisaient scintiller chaque recoin de la salle à manger. A leur place, les enfants trouvaient les traditionnels «petits papiers», ces enveloppes doublées de rose garance et contenant de l’argent. A coté des serviettes tronaient des petites boîtes de douceurs et colifichets. Et que dire de la valse des plats, agrémentés de vins et champagne ! Au menu et comme le narre Claire Joyes dans l’ouvrage «Les carnets de cuisine de Claude Monet à Giverny», «des oeufs brouillés aux truffes ou de la lotte à l’américaine, le foie gras de Strasbourg truffé en croûte, les chapons truffés et farcis sur un lit de marrons, une allègre salade de petite mâche suivi d’un gorgonzola ou Roquefort». Le clou de ce repas festif conçu comme une oeuvre d’art ? Le fameux pudding de Londres flambé au rhum. Sans oublier la traditionnelle glace à la banane, semblable à un pain de sucre et péché mignon du maître des lieux !