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Giverny

Le Giverny nippon fête ses vingt ans !

Deux décennies déjà que «le Jardin de Monet Marmottan», fidèle recréation de l’eden givernois, a ouvert ses portes à Kitagawa. Plongée dans les coulisses d’une fantastique aventure franco-japonaise…


Petit village de l’île de Shikoku -préfecture de Köchi-, Kitagawa s’attèle, dans les années 1990, à redynamiser son tourisme. Amoureux des jardins à la française, son chef jardinier émet l’idée de reproduire, sur un vaste terrain vacant, le sanctuaire givernois. Une délégation nippone part à la rencontre des représentants de la Fondation Monet, qui concède finalement au village le droit de répliquer le joyau impressionniste. Chef jardinier historique de la restauration du domaine, Gilbert Vahé joue les conseillers techniques, multiplie les échanges d’idées et de graines, les séminaires et autres visites de chantier…

15 avril 2000. En présence d’invités de marque et pour marquer le nouveau millénaire, «Le Jardin de Monet Marmottan» ouvre ses portes. S’appuyant sur l’expertise de Gilbert Vahé, l’équipe nippone y a agencé, sur plus de 30 hectares, quelques 55 000 spécimens d’arbres et de plantes ! Contrairement à Giverny, le jardin de Kitagawa se décline en trois espaces. «Le jardin des fleurs» ou «Hana no niwa» incarne le Clos normand. Les fleurs de saison y reconstituent avec harmonie la palette du peintre. Quant au «jardin de Lumière ou «Hikari no niwa», il s’inspire des œuvres créées par Claude Monet à la suite d’un voyage en Méditerranée (Bordighera…). Des oliviers et cocotiers y côtoient les espèces végétales de la région de Köchi. Le clou du spectacle ? Le «jardin d’eau» ou «Mizu no niwa». De juillet à octobre s’y déploient de majestueux nymphéas bleus qui n’existent pas dans le jardin originel. «Des différences liées à deux sens distincts de l’esthétique», souligne Gilbert Vahé…

Un bel hommage au peintre français qui, s’il ne s’y est jamais rendu, créa en son temps un lien aussi singulier qu’intemporel avec le Japon…