Si nous devions qualifier la famille Monet, nous opterions aujourd’hui volontiers pour le terme de « tribu». Père de Jean et Michel, ses deux fils nés de son union avec sa première épouse Camille Doncieux -décédée le 5 septembre 1879-, le peintre impressionniste éleva, également, les six enfants de sa compagne Alice Hoschedé, qu’il épousera le 16 juillet 1892. Huit rejetons cavalaient donc sous son toit givernois !
Les exigences inhérentes à son travail pictural étaient-elles compatibles avec la fonction paternelle ? «Claude Monet a institué un tas de règles de vie car il avait une œuvre à faire, explique Philippe Piguet, son bel-arrière-petit-fils. Comme me l’a raconté ma mère Simone, il n’était, par exemple, pas question que les gosses du village viennent à la maison. Impensable, en effet, qu’une bande de gamins joue dans le jardin, au risque d’abîmer les fleurs ! Et les enfants de la maisonnée devaient quitter l’école avant l’heure pour être à table à 11h30 tapantes !»
Cette stricte ligne de conduite, associée à un fichu caractère et de fréquentes sautes d’humeur, n’empêchèrent pas Claude Monet d’être «un très bon père et beau-père, nuance Philippe Piguet. C’était un homme bon et doux. Un patriarche qui prenait le temps de s’occuper de toute sa famille». Une version appuyée par Blanche Hoschedé -la belle-fille du peintre avec laquelle il tissa des liens fusionnels- qui ne cessera de répéter combien «il aimait les enfants». Si elle s’accorde à dire que «Monet avait un caractère très difficile», Claire Joyes -veuve du peintre Jean-Marie Toulgouat, arrière petit-fils d’Alice Hoschedé Monet- confirme qu’«il était bon». «On lit parfois que Claude Monet ne s’entendait pas avec son fils Michel, ajoute l’intéressée. C’est faux ! Ils s’adoraient tous les deux…»