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Historique

6 décembre 1926 : la presse salue la mémoire de Claude Monet…

C’était il y a tout juste 96 ans. Atteint d’une sclérose pulmonaire aggravée par le tabagisme, Claude Monet décédait, le 5 décembre 1926, dans son repaire givernois. Entouré de ses proches dont son fidèle ami Georges Clemenceau, il sera inhumé le mercredi 8 décembre en l’église de Giverny. Comment les journaux de l’époque rendirent-ils hommage au maître de l’impressionnisme ?


Nombreux sont les journalistes qui, à l’annonce du décès de Claude Monet, saisirent la plume pour rédiger sa nécrologie et louer son parcours pictural. Dans son édition du 6 décembre, le Petit Journal saluait le départ d’un «peintre illustre». «Chantre prestigieux de la lumière, il avait repris, en l’élargissant, la tradition de Claude Lorrain et Turner», écrivait l’auteur de l’article. «Claude Monet avait acquis le sentiment irrésistible et profond de la liberté dans l’art, sentiment qui devait animer toute sa carrière et qui devait, dans la bataille impressionniste, le faire triompher» 

La plume du Figaro ne tarissait pas non plus d’éloges dans son édition du 6 décembre 1926. «Un très grand peintre vient de mourir», attaquait sobrement le journaliste Roger Dardenne. «Nul autre peut-être n’a poussé aussi loin l’analyse de la couleur. La subtilité de son oeil, son aptitude à percevoir les variations de la lumière et les rapports les plus délicats des nuances n’ont peut-être pas été égalés». Et le rédacteur de poursuivre : «La lumière : toute sa vie, Claude Monet n’a songé qu’à en surprendre les modulations les plus rares, les passages les plus furtifs, et à l’instant suprême sans doute comme Goethe, lui aura-t-il adressé sa dernière pensée. (…). Claude Monet s’est endormi dans ce paysage qu’il avait tant contemplé…»

Quant aux funérailles, elles seront délicatement relatées par le journaliste du Petit Parisien dans l’édition du 9 décembre. «Obsèques fort simples mais émouvantes. Défilé devant les proches, poignées de mains, bourdonnement de voix assourdies. Et, bientôt, dans le cimetière redevenu désert, silence et brume enveloppèrent pour la première fois celui dont les pinceaux avaient si souvent retracé la lutte poignante de la lumière et de l’ombre…». «De simples funérailles», comme le titra très justement le quotidien…